- Les Lettres Modernes (1905)
« Essai de renaissance »
Paris (1, rue Saint-Laurent, [75010]).
Dir. : /
Un numéro unique (mai 1905)
Part. : Guillaume Apollinaire, Henry Delormel, Max Jacob, Georges Périn, Georges Polti, André Salmon, …
Bibl. : [ISSN : / .
Cf. les autres revues dirigées par Guillaume Apollinaire (1880-1918) :
Le premier numéro paraît sous le titre La Revue Immoraliste le mois précédent et il n’y a toujours ni rédacteur ou directeur mais Guillaume Apollinaire et Henry Delormel en sont les principaux inspirateurs.
Salmon donne « Le poète au cabaret » et « Chanson marine » et Max Jacob : « Nombril dans le brouillard », « Calvitie de la Butte Montmartre », « Bielles », « La Gale » et « Le Cheval ».
Michel Décaudin écrivait à propos de ce numéro :
« L’essai de renaissance (c’est le sous-titre qu’il porte) que constitue [ce numéro], composé par Guillaume Apollinaire, Henry Delormel, Max Jacob, Hégésias, Georges Périn, André Salmon, Georges Polti, selon les indications données sur la couverture est présenté en ces termes :
(…) Ces pages ne seront pas publiées avec une grande régularité parce que : ce serait d’abord manquer à ce bohémianisme dont nous nous réclamons que d’en user autrement ; que c’est moins de paraître à des dates fixes qui nous importe que de tenter ( ?) à trouver des frissons nouveaux et comme cette quête est incertaine et capricieuse – contrairement à l’usage – nous préférons subordonner le second desideratum au premier.
Parti-pris de bohême, frisson nouveau, mots révélateurs d’un état d’esprit que nous avons déjà signalé. L’intérêt de cette livraison des Lettres Modernes réside moins dans les deux poèmes d’André Salmon et dans le conte d’Apollinaire (Histoire d’une famille vertueuses, d’une hotte et d’un calcul) que dans l’appartition de Max Jacob avec cinq pièces où éclate son originalité. L’échec de cette nouvelle revue était-il dû à des raisons purement financières ? On peut en douter. "Deux numéros, deux titres, chacun en était las", écrit André Salmon » [« Une heure avec André Salmon », Nouvelles Littéraires, 5 mai 1928,] »
(Michel Décaudin, La crise des valeurs symbolistes. Vingt ans de poésie française, Toulouse, Privat, 1960 ; Slatkine, 1981, p. 258-259).
André Salmon, quelques années plus tard encore, placera les poèmes de Max Jacob au centre de cette revue :
« L’un des premiers poèmes en vers, libres, de Max Jacob est inspirée par l’écurie, la grande écurie, de la rue Campagne-Première. Il fut un temps que, des petits bars de la butte Montmartre aux plus vastes cafés de chez nous, on parlait couramment du Cheval à Picasso à peu près comme les romantiques purent parler de La Tristesse d’Olympio ou les orgueilleux garçons de la Pléiade de L’Élection de son sépulcre.
Publiant ses vers dans La Revue Immoraliste [Les Lettres Modernes], laquelle n’eut qu’un seul numéro, à raison d’histoires que l’on contera ailleurs si elles sont de l’autre rive, Max Jacob écrivit : Le Cheval, le poème étant dédié par Max à son cher Pablo. Qu’une certaine disposition typographique ait pu imposer cette lecture suivie : Le Cheval à Picasso, il n’en fallait pas davantage. La romance dans la nuit d’un cheval triste songeant aux campagnes premières :
Peut-être à l’écurie, rue Campagne-Première,
[…] »
(André Salmon, Montparnasse, A. Bonne, 1950 ; Arcadia, 2003, p. 75
- Arbour, n° 73, p. 35
- Réimpression fac-similé : Que vlo ve ?, n° 8 [2e série], octobre-décembre 1983
- Béatrice Mousli, Max Jacob, Flammarion, 2004, p. 61
[BLJD : N-VI-17] [BnF : (MFICHE) 8- Z- 6157]